Raoul Dufy (1877-1953)
Si Dufy est surtout connu pour sa peinture, il s’est intéressé à beaucoup d’autres domaines des arts décoratifs : la gravure sur bois et la lithographie pour l’illustration d’ouvrages, la céramique, l’impression sur étoffe, la décoration d’intérieur et les décors de théâtre et la tapisserie.
L’aventure textile commence pour Dufy avec le couturier et décorateur Paul Poiret, vers 1910 ; ensemble, ils créent des vêtements et des tissus d’ameublement, mais aussi des "tentures" avec le même procédé d’impression sur tissu mais dans des dimensions qui l’amènent à travailler ses motifs en d’amples compositions, proches de celle des tapisseries. Comme Paul Poiret, Dufy dessine des modèles de sacs à main en laine et soie tissés à la manufacture de Beauvais à la fin des années 1920.
Réfugié dans le sud de la France au début des années 1940, les contacts de Dufy avec Aubusson se nouent grâce à Lurçat rencontré à Perpignan et à la collectionneuse Marie Cuttoli, qui souhaitait relancer l’art de la tapisserie à partir de tableaux de grands peintres. Il réalise les tapisseries Bel Eté (collection du musée du Havre) et Collioure, tissées par l’atelier Tabard. C’est pour lui l’occasion d’expérimenter la méthode du carton numéroté réactualisée par Lurçat. Il peint plus tard de nouveaux cartons de tapisserie pour la galerie Louis Carré.
Surnommé "peintre de la joie", Dufy signe des œuvres légères, fraîches et colorées. Ce passionné de musique a fait des orchestres son sujet de prédilection, tentant faire sonner les instruments et les rythmes avec des formes, des couleurs et leur mouvement.