XIXe siècle : tapis, tapisseries et mobilier dans de grandes et nouvelles manufactures
Le XIXe siècle est marqué par l’émergence de grandes manufactures, dirigées par des capitaines d’industrie. La décoration intérieure prend de l'importance dans les expositions des produits de l’industrie puis aux expositions universelles, au cours desquelles les manufactures présentent leurs plus belles réalisations.
La période révolutionnaire provoque une forte crise de l’activité. Mais dès le début du XIXe siècle la reprise est spectaculaire avec le développement de grandes manufactures qui regroupent pour la première fois tous les savoir-faire nécessaires à la réalisation des tapis et tapisseries, depuis la peinture des cartons/modèles, la teinture, jusqu’au tissage. La famille Sallandrouze est à l’origine de cette industrialisation avec la plus grosse entreprise.
Le siècle est ainsi marqué par de grands établissements qui vont désormais dominer les petits ateliers et laisser une empreinte architecturale dans la ville.
En essor continu depuis le milieu du XVIIIe siècle, la production de tapis au point noué et de tapis ras s’intensifie pour dépasser celle des tapisseries murales. Au début de la décennie 1860, 2220 ouvriers sont occupés à la production de tapis à Aubusson. Les tissages d’ameublement (garnitures de fauteuils, de canapés, rideaux, écrans de cheminée, etc.) connaissent eux aussi un fort développement.
Paradoxalement, l’histoire du tapis et de la tapisserie au XIXe siècle reste à écrire avec une production éclectique encore mal connue (néoclassique, néo-gothique, orientaliste).
La création de l’École Nationale d’Art Décoratif d’Aubusson en 1884, l'une des trois premières en France avec celles de Paris et de Limoges, marque un nouvel essor.