Centre de ressources - Bibliothèque des Arts André Chandernagor

Le fonds documentaire

Contexte et mission de la bibliothèque

Dès le 21 mars 1885, dans le cadre de l’assemblée générale de la Société du Musée d’Aubusson, le projet d’une bibliothèque avait été présenté par Auguste Louvrier de Lajolais, directeur de l’École Nationale d’Art Décoratif à Aubusson. Faisant partie du musée de la tapisserie, Louvrier de Lajolais envisageait une “bibliothèque spéciale pour l’industrie de la tapisserie” et une “représentation locale” pour Aubusson et Felletin comportant la constitution d’un corpus de documents variés (cf. Bulletin de la Société du Musée d’Aubusson, n° 1, août 1885, p. 19). Cette proposition intervient au sein d’une classification à la fois technique et historique pour l’organisation du musée dédié à la tapisserie. Ce musée ferme ses portes au début du XXe siècle et la bibliothèque poursuit son enrichissement au sein de l’ENAD jusqu’en 2009 ; le fonds documentaire se caractérise par une collection importante en art contemporain.
En 1981, sous la volonté d’André Chandernagor, ouvre le Centre culturel et artistique Jean Lurçat (CCAJL) ; il inclut, dès 1984, un Centre de documentation spécialisé sur la tapisserie, les textiles et les Arts décoratifs. L’enrichissement de la collection est constant.
En 2016, la création de la Cité internationale de la tapisserie a entraîné la fusion de ces deux fonds documentaires. Parmi la masse de documents, on peut compter à ce jour environ 18 800 imprimés.
Aujourd’hui, la Bibliothèque – Centre de ressources a vocation à accompagner la formation au Brevet des métiers d’art « Art de la lisse » et à accueillir sur certains créneaux tous les publics.

Typologie du fonds documentaire

❏ Une collection centrée sur la tapisserie, les artistes et les arts

La collection des livres de la bibliothèque forme un ensemble cohérent sur la tapisserie, les artistes et les arts décoratifs. La tapisserie d’Aubusson-Felletin y est naturellement très présente, mais les autres lieux de production y figurent également avec la volonté de dégager l’aspect universel de l’art tissé. Les catalogues d’exposition d’artistes forment plus de 30 % des imprimés. Ils permettent de suivre les différentes étapes de l’art de la tapisserie, principalement au XXe siècle. Des travaux universitaires, des catalogues raisonnés ou des études de fonds d’ateliers locaux ont apporté ces dernières années une matière scientifique abondante.

❏ Les dossiers d’artistes, thématiques et topographiques

Les dossiers documentaires se composent de dossiers thématiques par artiste, par sujet, par lieu et contiennent des coupures de presse, des catalogues d’exposition, des affiches, etc. Les dossiers suivent l’actualité artistique et éditoriale.

❏ Le suivi des ventes aux enchères de tapisseries et tapis

À partir du dépouillement des sources imprimées, des catalogues de vente aux enchères d’œuvres d’art, de la Gazette Drouot, de sites spécialisés, en particulier du suivi spécifique des ventes de tapisseries et tapis, l’ancien Centre de documentation départemental de la tapisserie a créé des dossiers thématiques et d’artistes sur les oeuvres.

❏ La base iconographique

La base iconographique constitue un fonds important. Elle est alimentée en grande partie par les photographies de tapisseries passées en vente publique. Les acquisitions, les dons d’archives d’ateliers ou de galeries, constituent un autre volet de la banque d’images, sous des formes diverses : art graphique, plaques de verre, albums reliés, diapositives, reportages photographiques, affiches et cartes postales.

❏ Les ressources audiovisuelles

Des documents audiovisuels fournissent des témoignages sur les métiers de la tapisserie, sur les lieux de fabrication ainsi que sur les artistes. Une collecte de matériaux ethnographiques a été réalisée dans les années 1980 ; elle fournit les témoignages de fabricants, lissiers-ères, teinturiers, sur des savoir-faire remontant parfois au début du XXe siècle.


❏ Les archives

Une trentaine de fonds d’archives d’art graphique et historiques différents sont conservés dans les réserves de la Cité de la tapisserie et proviennent de dons ou d’achats. Ils sont d’ampleur variée, et la majorité du traitement reste à faire en à partir de 2021. Une partie sont des archives d’entreprise ; une autre partie sont des correspondances ainsi que des productions d’élèves de l’ENAD. De nombreux livres font partie de ces fonds et sont à intégrer à la collection de livres de la bibliothèque. Parmi les fonds d’archives, on peut citer les fonds Pierre Baudouin, Bouret, Braquenié, Courtin, Coupé, Coutaud, Dayras, Degaine, Delorme, Donjean, Dubreuil, Fougerol, GLEB, Goubely, Hamot, Jullien, Lacrocq, La Demeure, Legoueix, Maingonnat, Norms, Pasquet, Perathon, Petit, Picart le Doux, Du Plessis, Picaud, Pinton, Rougier, Saintrapt, Sirat, Tabard et Wogensky. Enfin, le fonds documentaire de l’ENAD est une source unique sur l’histoire de cette Institution majeure mais également sur l’histoire de la pédagogie du tissage, ou encore des enjeux techniques et artistiques des mutations de la tapisserie de la fin du XIXe siècle à la fin du XXe siècle.