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Appels à création
Rubedo, Capucine Bonneterre
6e prix – Appel à création 2015, "Aubusson tisse la mode"
Création – Capucine Bonneterre, née en 1987, française, vit et travaille en France (Paris).
Tissage – Atelier A2, lissière Aïko Konomi, Aubusson
Tapisserie de basse lisse, chaîne laine, trame en laine, soie
Capucine Bonneterre est une artiste particulièrement inspirée par « ce qui ne se voit pas au premier abord, ce qui frôle l’invisible, et glisse vers la poésie (…) un envers d’étiquette tissée, semblable à un paysage abstrait de fils flottés, des jeux de transparence et de superpositions, le mouvement d’un tissu sur le corps (…) ».
Ce manteau en tapisserie se déroule en un grand patron de vêtement, tissé en une seule pièce à plat puis assemblé sans coutures de finitions, par un système de pliage maintenu par des lacets. La créatrice expérimente un nouvel usage des jours et relais (séparations entre les fils de chaîne, lors des changements de couleurs et qui sont normalement refermés une fois le tissage fait) pour permettre ici le passage des liens. L’œuvre est modulable, peut se porter de plusieurs manières révélant ou non l’envers du tissage et ses fils libres.
Le choix d’utiliser la laine pour la chaîne de cette tapisserie est chose rare à notre époque où l’usage du coton prédomine. À l’instar des tapisseries anciennes, la tenue du textile s’en trouve assouplie, contribuant à la fluidité du vêtement.
Retrouvez le projet "Aubusson tisse Tolkien" en vidéo, les numérisations des films conservés au centre de documentation, des enregistrements et interviews audio, des documents d'archives, des extraits des fonds d'images de la documentation. Plongez au coeur de la fibre avec notre visionneuse en "gigapixels".
Les documents relevant du "corpus de Patrimoine culturel immatériel" ont été numérisés grâce à l'appel à numérisation du Ministère de la Culture et de la Communication.
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Les artistes de la tapisserie
André Borderie (1923-1998)
André Borderie s'est surtout fait connaître pour ses tapisseries : il aurait fait tisser à Aubusson plus de deux cents cartons, pour la plupart à l'atelier Camille Legoueix.
Né en 1923 dans une famille bordelaise, André Borderie s'oriente d'abord vers une carrière de fonctionnaire comme inspecteur adjoint aux télécommunications.
En 1945, il est orienté vers la peinture par l'affichiste Paul Colin. André Borderie s'est beaucoup intéressé à la sculpture (après une rencontre avec les sculpteurs Pierre et Véra Szekely dès 1946) et à la céramique.
En 1955, il adhère au groupe espace qui réunit des architectes et des artistes afin de promouvoir l'art en milieu urbain. En collaboration avec Maurice Prévert, Yves Roa, Gilles Thin ou Pierre Vigneron, il crée plusieurs sculptures monumentales. Il utilise alors divers médiums comme le béton, l'acier, l'inox, la céramique, la mosaïque et la peinture.
Encouragé à créer pour la tapisserie par Denise Majorel et Michel Tourlière, il obtient le Grand Prix national de la Tapisserie en 1962, et entame une riche carrière de peintre-cartonnier, avec des modèles abstraits jouant sur les effets plastiques de la lumière à travers les couleurs. Entre 1963 et 1979, la galerie de Denise Majorel La Demeure, la plus importante et la plus active dans le domaine de la tapisserie, organise pour lui pas moins de 6 expositions personnelles.
L’Europe s'engage dans le Massif Central en soutenant la Cité de la tapisserie sur le projet de "Matrice-tapisserie".
La manufacture Croc-Jorrand a été fondée dans les années 1820-1830 par Pierre Croc à Aubusson, à la confluence de la Creuse et de la Beauze.
Le site a ensuite été repris plusieurs fois avant de devenir aujourd'hui la MEFAA (Maison de l'Emploi et de la Formation de l'Arrondissement d'Aubusson).
Pierre Croc se lance dans la fabrication de tapisseries de basse-lisse, son fils s'associe ensuite à lui. À sa mort en 1868, c'est son gendre Adolphe Martial Jorrand qui prend la direction de l'entreprise. Il est lui-même rejoint par ses fils à partir des années 1890, Louis étant chargé de la gestion, Antoine de la partie artistique. Ce dernier, par sa fourniture de cartons, que ce soit à Aubusson ou aux Gobelins, est d'ailleurs considéré comme l'un des précurseurs de la rénovation de la tapisserie dès 1900. Il se tourne vers la tapisserie médiévale, tant pour ses caractéristiques plastiques que pour son écriture technique. On lui doit La Fée des Bois, créée en 1907.
Les membres de cette grande famille de tapissiers sont influents à Aubusson, où ils occupent différentes fonctions aussi bien dans le conseil municipal, au conseil des Prudhommes ou à la Chambre consultative des Artset Manufactures de la ville.
La manufacture Croc-Jorrand est une des deux grandes entreprises qui se tournent très tôt vers la production de tapis mécaniques à l'aide de métiers Jacquart à côté de la production de tapisserie de basse-lisse. Ainsi, la production de la manufacture estimée à 30 000 francs vers 1830, dépasse le million en 1878, employant alors plus de 450 ouvriers. De nombreuses médailles viennent récompenser ce travail, notamment une médaille d'argent à l'Exposition Universelle de Paris de 1867. Vers 1900, elle emploie encore près de 300 ouvriers au moment où elle est à nouveau récompensée d'un grand prix à l'Exposition universelle de Paris.
Après la Première Guerre mondiale, face aux difficultés, les établissements Croc-Jorrand fusionnent avec la manufacture Danton pour former une seule entité dont la raison sociale est "Aux Fabriques d'Aubusson". Cette société, dont le siège social est à Paris, au 13 rue Lafayette, a un capital de 4 à 5 millions de francs. Elle émet à ce moment-là plusieurs séries d'actions et emploie encore quelques 235 ouvriers. Elle réalise de prestigieuses œuvres pour l'Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925, notamment pour le pavillon "Une ambassade française" avec un somptueux tapis d'après Édouard Benedictus.
Malheureusement victime de la crise économique qui frappe l'Europe et le monde au début des années 1930, elle fait faillite en 1932.
Voir une tapisserie au pixel près, c’est désormais possible.
Dans cette rubrique, la Cité internationale de la tapisserie met en ligne progressivement des numérisations de tapisseries en ultra haute définition. Il est ainsi possible de se promener fil à fil au cœur d’une sélection de tapisseries emblématiques de cinq siècles et demi de production en Aubusson.
En version test, vous pouvez naviguer dans la tapisserie La Rivière au bord de l’eau, d’après Olivier Nottellet, tissée par Bernard Battu à Aubusson. Cette tapisserie a reçu le 3e prix, lors du premier appel à création contemporaine lancé par la Cité en 2010. Plus d'infos sur cette tapisserie ici.
Ce travail au long cours a été initié par l’appel à projets numérisation du Ministère de la Culture et de la Communication. La numérisation des tapisseries en ultra haute définition a été réalisée par la société italienne Haltadefinizione.
Les verdures en Aubusson
Un motif indissociable de l'histoire de la tapisserie d'Aubusson
Emblématiques de la "marque Aubusson", les verdures restent paradoxalement mal connues. La bibliographie existante se résume aujourd’hui essentiellement à un catalogue d’exposition édité par une galerie londonienne dans les années 1980. C’est la raison pour laquelle la Cité de la tapisserie a choisi de lancer un travail de longue haleine pour documenter ce sujet, en partenariat avec le Conservatoire botanique international de Genève – spécialisé dans l’histoire de la représentation de la plante – et avec Pascal Bertrand, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Bordeaux et porteur du projet Arachné. Vous retrouverez dans ce dossier une mise en perspective historique des verdures dans la tapisserie d’Aubusson.
En écho à ce projet, l’édition 2013 de l’appel annuel à création contemporaine, instrument du renouveau de la tapisserie d’Aubusson, a été organisée sur le thème "Les nouvelles verdures d’Aubusson". Retrouvez le Grand Prix de cette édition consacrée aux verdures ici.
Tapisseries des Lumières
Exposition d'intérêt national - 15 juin > 31 octobre 2013
Pour l’année 2013, la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé a souhaité approfondir la connaissance d’une période de la tapisserie d’Aubusson : la production du XVIIIe siècle, fort méconnue, à tel point que nombre de pièces aubussonnaises sont traditionnellement attribuées à Beauvais ou Bruxelles.
Le XVIIIe siècle a magnifié les arts décoratifs, dans une approche subtile et raffinée. L’exposition "Aubusson Tapisseries des Lumières", reconnue d’intérêt national, a été organisée au Musée de la tapisserie du 15 juin au 31 octobre 2013. Elle est l’aboutissement d’une réflexion sur la place de cet art décoratif majeur qu’est la tapisserie d’Aubusson, dans l’ensemble des arts décoratifs alors à leur apogée.
Le commissariat scientifique de l’exposition a été confié à Pascal Bertrand, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Bordeaux, dont la thèse de doctorat, consacrée à la tapisserie d’Aubusson entre 1731 et 1791, a été réactualisée et publiée à cette occasion.
Dans ce dossier, vous trouverez le bilan de l'exposition, une présentation de l’ouvrage de Pascal Bertrand et une interview de Charissa Bremer-David – conservatrice textile au Getty Museum de Los Angeles.