Histoire des ateliers

La manufacture Brunschwig et Weil

La manufacture Brunschwig et Weil est fondée en 1900 par MM. Brunschwig et Weil, probablement originaires de l’Alsace occupée, dans le quartier de la Terrade. Outre l’usine d’Aubusson, les deux associés possèdent une usine de tissage pour l’ameublement dans l’Aisne, à Bohain.

À Aubusson, la manufacture emploie plusieurs dizaines d’ouvriers dans la fabrication de tapis et de tapisseries. Elle possède son atelier de peintres, mais aussi sa propre teinturerie dans un bâtiment situé au fond de la cour et donnant directement sur la rivière. Les ateliers de tissage sont répartis dans un grand bâtiment principal, haut de trois étages et ouvert par de larges baies vitrées. Différentes sortes de tapis et de tapisseries, notamment pour l’ameublement, y sont produits.

La société Brunschwig et Weil ne se contente pas de ses activités à Aubusson. Elle possède une maison de vente au 24 ter avenue de l’Opéra à Paris et se constitue une collection qu’elle enrichit en y incluant par exemple des soies et cotons imprimés dans les meilleurs ateliers de tissage d’Europe. Jouissant d’une réputation internationale de qualité, Roger Brunschwig, le fils du fondateur, ouvre en 1925 des salles d’exposition aux Etats-Unis, à New York et dans d’autres villes américaines.

Avant la crise économique de 1929, la manufacture d’Aubusson disparaît mais la société Brunschwig et Fils poursuit ses activités, notamment de tissage, aux États-Unis. Alors que Roger Brunschwig est engagé dans la Seconde Guerre mondiale en tant que capitaine auprès des Forces françaises libres du général De Gaulle, sa femme reprend la direction de la société installée aux Etats-Unis, où a été rapatriée la collection constituée par Roger Brunschwig et son père. Ancienne styliste, Mme Brunschwig doit faire preuve d’initiative, privée des importations françaises : elle remplace, par exemple, la soie par de la toile de parachute et trouve des ateliers de tissage sur place pour faire imprimer les motifs.

Après la guerre, Roger Brunschwig reprend la direction de l’entreprise et importe à nouveau des tissus de France et d’Angleterre. La société élargira sa base de produits aux papiers peints et à la passementerie avant d’être rachetée récemment par Kravet Inc., leader mondial et plus grand distributeur de textiles de décoration et d’ameublement de l’industrie de la décoration.

L’usine d’Aubusson, quant à elle, est réinvestie par les établissements Bergo, fabricant de trousses de toilette en matière plastique, dont l’hippocampe encore présent sur la façade était le logo, puis par une activité de chambres d’hôtes.

Récemment, la restauratrice du Patrimoine Susanne Cussell-Bouret a investi l’étage de la manufacture pour y installer son atelier de restauration textile.

Texte d'après Romain Bonnot, enseignant d'histoire-géographie.

Avis d'attribution : projet architectural de la Cité de la tapisserie

Partenaires

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Appels à création

Infinite flowers, Andrea Crews

3e Prix ex-aequo 2015

Création – Maroussia Rebecq, créatrice de mode, née en 1975, française, vit et travaille en France (Paris). 
Tissage – Atelier de la lune, Aubusson 
Tapisserie de basse lisse, chaîne coton, trame en laine

 

La créatrice de mode Maroussia Rebecq (alias la marque Andrea Crews) propose un style vêtement de rue, jeune, coloré, souvent unisexe, jouant sur des mélanges de matières, des imprimés et le détournement de codes vestimentaires. Elle a créé des sacs bananes de toutes sortes. Et c’est avec cet objet simple qu’elle imagine une série déclinée sur une tapisserie murale, comme un grand patron présentant des sacs prêts à être découpés et cousus.

Les motifs sont inspirés de fleurs stylisées issues de tapisseries d’Aubusson de l’artiste Dom Robert. Ils ont été retravaillés en noir et blanc, la couleur étant ici réservée à l’écriture du nom des fleurs. Le fond de la tapisserie a été traité en un jeu de fils de chaîne apparents, laissant imaginer au regardeur qu’ils pourraient être vulgairement coupés pour ne laisser que des trous à l’emplacement des sacs. Cette œuvre transpose l’objet sac banane, populaire et peu cher, au domaine luxueux et couteux du savoir-faire de la tapisserie d’Aubusson, créant une dychotomie entre deux univers, tout en les faisant se rejoindre dans une approche conceptuelle et plastique.

Appels à création

Canne à motif de paon, Alessandro Piangiamore

3e Prix ex-aequo 2015.

 

Création – Alessandro Piangiamore, artiste né en 1976, italien, vit et travaille en Italie (Rome). 
Tissage – Atelier Catherine Bernet, lissier Vincent Feix, Felletin, 2020 
Tapisserie de basse lisse, chaîne coton, trame en coton mercerisé, 7,5 fils de chaîne au cm
Couleurs – 262 couleurs, (teinture chimique)

 

Alessandro Piangiamore est un artiste notamment inspiré par la nature, les éléments, les matières minérales et organiques, l’histoire naturelle, les rites. Il crée des installations composites, des sculptures, des gravures, etc. Sa production est diverse mais avec une constante alchimique, ses œuvres font appel à l’imaginaire dans une dimension conceptuelle et poétique. 

Ici les cannes associent la délicatesse d’un tissage fin représentant des plumes de paon à la rudesse brute et naturelle d’une branche de bois.

Centre de ressources - Bibliothèque des Arts André Chandernagor

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Appels à création

Libramen forma, Prisca Vilsbol & Dagmar Kestner

2e Prix 2015, "Aubusson tisse la mode"

Création – Prisca Vilsbol, créatrice de mode née en 1986, franco-danoise, vit et travaille au Danemark (Copenhague) et Dagmar Kestner, créatrice de mode née en 1980, germano-roumaine, vit et travaille au Danemark (Copenhague).
Tissage – Atelier Françoise Vernaudon, Nouzerines (Creuse) 2017-2018
Montage atelier des artistes
Tapisserie de basse lisse, chaîne coton, trame en laine, 6-7 fils de chaîne au cm
Couleurs – 13 couleurs, teinturier Thierry Roger, Aubusson (teinture chimique)

 

Prisca Vilsbol et Dagmar Kestner sont créatrices de mode. Elles ont en commun des réalisations à mi-chemin entre la mode et la sculpture. Dagmar produit des vêtements et bijoux très structurés et organiques. Prisca utilise des matériaux innovants et la modélisation 3D pour créer des vêtements poétiques et futuristes. 

Pour Libramen forma, elles ont réfléchi ensemble au passage de la tapisserie murale en deux dimensions, au volume d’une robe élégante en trois dimensions. Elles ont su utiliser la rigidité du matériau tapisserie pour créer un vêtement fluide et aéré dans lequel l’œil se perd entre structure et motif.

Pour cela, elles ont joué avec des effets de drapés et de plissés par des représentations tissées en trompe l’œil, créant et amplifiant la sensation de volume et le caractère sculptural et textile de la robe. Les fils de chaîne ont été teints, visibles par endroits ils ont été utilisés pour les réels plissés présents dans la tapisserie. La coupe ouverte, sophistiquée et légère de la robe, se lie au matériau tapisserie pour donner lieu à un intelligent raffinement. Dans l’histoire de l’art tissé, Libramen forma fait suite aux innombrables représentations des drapés présents dans les tapisseries murales, drapés qui de tout temps ont été un défi relevé par l’art du trompe-l’œil. 

 

 

Appels à création

Blouson Teddy, Christine Phung

Grand Prix 2015 de la Cité internationale de la tapisserie

Création – Christine Phung, créatrice de mode née en 1978, vit et travaille en France (Paris). 
Tissage – Daniel Bayle pour l’Atelier Catherine Bernet, Felletin, 2017
Montage (couture) – Christine Phung
Tapisserie de basse lisse, chaîne coton, trame en laine, coton, 5 fils de chaîne au cm 
Couleurs – 18 couleurs, Teinturier Filature Terrade, Felletin (teinture chimique)

 

Christine Phung est créatrice de mode. Son champ se situe entre élégance stricte et sportswear de luxe. « La femme que j’habille est une exploratrice. Elle investit sans cesse de nouveaux lieux et de nouveaux espaces ; dont l’espace numérique qui la fascine, car elle navigue couramment entre digital et réalité ». « Une femme sérieuse et libre, qui porte la couleur avec grâce ». La créatrice apprécie le plissé, le cubisme de patchworks, les broderies géométriques, les tweeds métalliques, etc.

Pour son blouson Teddy, elle a imaginé un motif de « glitch » (bugs d’affichage électroniques informatiques). Volontairement flou, le motif crée une sensation de mouvement et d’espace. 

Le Teddy est à l’origine américain, issu de l’université d’Harvard et de son équipe de baseball qui affiche en 1865 un « H » dessus pour la désigner. Dans les années 1930, il devient une récompense pour les bons élèves. Puis dans les années 1980, il est détourné notamment par Mickaël Jackson. Il incarne ensuite la jeunesse et la liberté. Il est partout et la plupart des créateurs de mode l’ont intégré dans leurs collections. Fermeture éclair, col, poignets et bas resserrés élastiquement, en font ses caractéristiques.

Appels à création

Henri Cap, Vincent Blouin & Julien Legras

5e prix – Appel à création 2015 "Aubusson tisse la mode".

Création – Vincent Blouin, designer né en 1980, français, vit et travaille en France (Paris) et Julien Legras, designer, français, vit et travaille en France (Paris).
Tissage – Manufacture Saint Jean, Aubusson 
Tapisserie de basse lisse, chaîne coton, trame en laine

 

Vincent Blouin et Julien Legras sont deux designers associés dans le collectif Élément Commun. Ils partagent un intérêt pour les domaines scientifiques et techniques et travaillent sur les usages et les caractéristiques de l’environnement. Ils se sont spécialisés dans l'innovation produits et la scénographie, pensées en fonction des propriétés des matériaux. Les designers ont présenté leur projet Henri Cap comme une scénographie : trois casquettes à motifs de couronne reposent sobrement sur des socles d’exposition, à l’arrière trois tableaux de rois sont virtuellement accrochés au mur : Henri IV, Louis XIV et Louis XV se retrouvant coiffés des dites casquettes. 

Les designers rappellent ici l’importance dans l’histoire du statut de la tapisserie, apanage des plus puissants. La casquette est à l’inverse un objet courant, moderne et populaire. L’anachronisme et le caractère insolite du mélange couronne/casquette désacralise avec humour la royauté en même temps qu’ils idolâtrent la casquette, accentuant son impact contemporain sous une forme élégante et excentrique.